Les nouveaux procédés de fabrication

L'industrie manufacturière représente plus de 40% des émissions globales de gaz à effet de serre. Afin de réduire cette empreinte, de nombreuses applications, notamment dans les secteurs du transport et du biomédical, exigent des matériaux offrant des propriétés spécifiques améliorées, c’est-à-dire une performance rapportée à la masse.

Les matériaux architecturés sont des matériaux dont la géométrie interne plutôt que la chimie, permet d'ajuster à volonté légèreté, rigidité ou amortissement. Ces matériaux offrent un fort potentiel de réduction de l'empreinte environnementale pour l'industrie mais ils restent encore très difficiles à fabriquer.

L’Adaptive Spatial Lattice Manufacturing (ASLM) soude des tiges métalliques pour former des treillis jusqu’à 80 % plus légers qu’une pièce pleine sans perte de robustesse. Il s'agit d'un procédé robotisé et laser économe en énergie, offrant un avantage additionnel en permettant une production flexible à grande échelle sans recourir à des poudres métalliques, réduisant ainsi l’empreinte environnementale globale. La robotique affranchit l'ASLM du volume des imprimantes 3D classiques, rendant possibles des structures de plusieurs mètres d’un seul tenant. Les treillis générés peuvent même combiner rigidité, amortissement et gestion thermique au sein d’une unique pièce.

Bref, la révolution n’est plus dans la matière, mais dans l’architecture du vide : sculpter l’espace interne devient le nouvel « alliage » du XXIᵉ siècle.

Justin Dirrenberger est Maître de Conférences au Conservatoire National des Arts et Métiers à Paris.